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    Intrants agriculture : comment réduire les coûts et l’impact environnemental sans perdre en productivité

    By Didier02/12/2025Updated:13/12/2025Aucun commentaire10 Mins Read
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    Intrants agriculture : comment réduire les coûts et l’impact environnemental sans perdre en productivité
    Intrants agriculture : comment réduire les coûts et l’impact environnemental sans perdre en productivité
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    Sur une exploitation, il y a deux choses qui s’envolent vite : les oiseaux au printemps… et l’argent dans les intrants. Engrais, produits phyto, carburant, aliments achetés : à la fin de l’année, la facture pique souvent plus que le gel d’avril. Pourtant, réduire les coûts et l’empreinte environnementale sans faire chuter les rendements, c’est possible. Pas avec une baguette magique, mais avec une boîte à outils bien remplie et un peu de bon sens paysan.

    Comprendre où part l’argent : faire le tri dans ses intrants

    Avant de vouloir économiser, il faut savoir sur quoi. Sur beaucoup de fermes, on ne connaît pas précisément le coût par hectare ou par litre de lait de chaque famille d’intrants. C’est le premier chantier.

    Quelques pistes simples :

    • Sortir les factures des deux ou trois dernières années et les classer par grandes familles : engrais, phyto, semences, aliments, carburant, vétérinaire.
    • Ramener ces coûts à l’hectare, à la tonne produite ou au litre de lait. C’est là que les surprises commencent.
    • Repérer les postes qui ont le plus augmenté (engrais azotés, herbicides, concentrés, etc.).

    Ce petit exercice, qui ne fait envie à personne un dimanche soir, permet pourtant de cibler là où l’on peut agir sans tout chambouler d’un coup. Parfois, ce n’est pas « tout », mais un ou deux postes qui font exploser les charges.

    Et puis, on peut se poser la question qui fâche : est-ce que chaque intrant payé apporte vraiment un retour sur investissement ? Ou est-ce qu’on ne met pas « au cas où », « comme on a toujours fait » ou « pour être tranquilles » ?

    Le sol, capital de la ferme : fertiliser autrement pour produire autant

    On parle souvent d’intrants, on oublie un peu trop que le premier « intrant », c’est le sol lui-même. Un sol vivant et structuré, c’est un engrais gratuit qui travaille 365 jours par an sans se plaindre.

    Pour réduire les intrants sans perdre en rendement, tout commence donc par là :

    • Analyses de sol régulières : pH, phosphore, potasse, oligo-éléments, taux de MO. Sans ce diagnostic, on navigue à vue. On peut parfois baisser de 20 à 30 % les doses d’engrais simplement parce qu’on était en sur-fertilisation.
    • Gestion du pH : un chaulage bien raisonné (d’après analyses, pas au doigt mouillé) permet à la plante de mieux valoriser l’azote et les autres éléments. Des unités d’azote perdues dans un sol acide, c’est de l’argent en fumée.
    • Matière organique : fumier, compost, couverts végétaux, résidus de culture bien gérés… Ce sont des engrais lents et stables. Ils améliorent la capacité de rétention d’eau et la structure, donc la résilience en années sèches.

    Un exemple très concret : sur une exploitation céréalière qui a mis en place des couverts systématiques, avec apport de compost tous les 3 à 4 ans, on observe souvent au bout de quelques années :

    • Une baisse progressive des doses d’azote minéral.
    • Des cultures qui encaissent mieux un coup de sec ou un orage violent.
    • Moins de tassement, donc moins de frais de décompactage et de carburant.

    On ne parle pas de « couper tout l’azote » du jour au lendemain, mais de le rendre plus efficace, de le fractionner, de l’adapter finement aux besoins réels de la plante et au potentiel du sol.

    Jouer sur la fertilisation : précision plutôt que surenchère

    Produire autant avec moins d’engrais, c’est surtout une affaire de précision. On en met souvent trop par sécurité, par habitude ou par peur de rater l’année. Mais en affûtant un peu, on peut gagner beaucoup.

    Pistes concrètes :

    • Fractionner les apports d’azote plutôt que tout mettre en une fois. On colle mieux aux besoins de la plante, on limite les pertes par lessivage ou volatilisation.
    • Adapter les doses à la parcelle : toutes les terres de la ferme n’ont pas le même potentiel. Certaines parcelles justifient la pleine dose, d’autres beaucoup moins.
    • Utiliser des outils d’aide à la décision : capteurs d’azote, outils de pilotage, imagerie satellite proposée par certaines coopératives, etc. Même sans matériel dernier cri, un simple raisonnement parcelle par parcelle change déjà beaucoup de choses.
    • Favoriser les légumineuses dans la rotation : luzerne, trèfle, féverole, pois… Elles fixent l’azote de l’air et laissent un sol mieux nourri pour la culture suivante. Ça ne se voit pas tout de suite sur la facture d’engrais, mais sur 3–4 ans, c’est net.

    En élevage, les mêmes principes s’appliquent à l’alimentation : optimiser les rations, valoriser au maximum les fourrages produits à la ferme, limiter les correcteurs azotés superflus. Là aussi, chaque kilo non nécessaire, c’est de l’argent qui passe par la fenêtre (ou plutôt par l’auge).

    Produits phyto : passer de l’assurance tous risques à la gestion fine

    Le poste phytosanitaire fait partie des plus sensibles : économique, réglementaire, environnemental, sans parler de l’image de l’agriculture. L’objectif n’est pas de se passer du jour au lendemain de tout, mais de reprendre la main.

    Quelques leviers efficaces :

    • Repenser les rotations : plus la rotation est courte, plus les problèmes de maladies, adventices et ravageurs explosent. Allonger les rotations, introduire des cultures « cassantes » (légumineuses, prairies temporaires, couverts…), c’est diminuer la pression globale.
    • Choix variétal : les variétés plus tolérantes ou résistantes à certaines maladies permettent déjà de réduire le nombre de passages fongicides, voire les doses.
    • Seuils d’intervention : intervenir quand c’est utile, pas par habitude. Observer les parcelles, utiliser les bulletins techniques et les avertissements agricoles.
    • Mécanique plutôt que chimique quand c’est possible : désherbage mécanique, bineuses, herse étrille, fauche décalée des bordures pour limiter certaines flores indésirables.

    Un exemple qu’on voit souvent : en blé, certains programmes fongicides « standards » sont appliqués systématiquement, quelle que soit la pression maladie de l’année. Or, selon les campagnes, on peut se passer d’un passage ou réduire la dose sans pénaliser la récolte, à condition de suivre de près l’état du feuillage et la météo. C’est moins confortable que d’« assurer le coup », mais plus rentable.

    Agroforesterie et couverts végétaux : des intrants qui poussent tout seuls

    Je ne vais pas faire semblant d’être neutre : l’agroforesterie, c’est un peu mon dada. Des arbres bien pensés dans les parcelles, ce n’est pas seulement joli, c’est aussi une manière de réduire certains intrants à moyen et long terme.

    Avec des haies et des alignements d’arbres adaptés :

    • On améliore le microclimat (ombrage, vent réduit, rosées plus longues) : les cultures souffrent moins du stress hydrique, donc valorisent mieux l’azote disponible.
    • On augmente la biodiversité fonctionnelle : plus d’auxiliaires (oiseaux, insectes) qui régulent naturellement certains ravageurs.
    • On produit du bois (chauffage de la ferme, litière, BRF) qui remplace d’autres intrants achetés.

    Les couverts végétaux, eux, sont de véritables « usines à azote et à carbone » gratuites (ou presque) :

    • Un couvert bien choisi et bien implanté capte l’azote résiduel, le restitue à la culture suivante, limite la battance et l’érosion.
    • Les mélanges avec légumineuses enrichissent le sol en azote organique, diminuant les besoins pour la culture suivante.
    • Certains couverts concurrentent très bien les adventices, réduisant le besoin en herbicides.

    On entend parfois : « Oui mais les couverts, ça coûte des semences et du gasoil ». C’est vrai. Mais la bonne question, c’est : qu’est-ce que ça économise en face ? Engrais, phyto, usure du sol, pertes de rendement à cause de la sécheresse… Sur plusieurs années, le bilan bascule souvent du bon côté.

    Matériel et carburant : moins de ferraille, plus de réflexion

    Réduire les intrants, ce n’est pas seulement engrais et phyto. Le gasoil, les heures de tracteur, les passages inutiles, ce sont aussi des charges et un impact environnemental bien réels.

    Quelques pistes sans révolutionner la ferme :

    • Limiter les passages : réfléchir aux itinéraires techniques pour regrouper les interventions, éviter les « tours de plaine en tracteur » juste pour vérifier.
    • Adapter la puissance : un tracteur surdimensionné pour l’outil consomme davantage. Parfois, un deuxième vieux tracteur léger pour certains travaux vaut mieux qu’un seul monstre qui fait tout.
    • Entretenir la mécanique : pneus à la bonne pression, filtres propres, outils bien réglés. C’est basique, mais les litres de gasoil économisés se voient vite.
    • Penser au non-labour ou au travail réduit du sol là où c’est adapté : moins de passages, moins de carburant, moins de tassement. Attention, ce n’est pas magique non plus, ça demande une réflexion globale (rotation, couverts…).

    Un passage de moins, c’est du temps et du gasoil gagnés, mais aussi moins de compaction, donc des racines qui explorent mieux le sol et valorisent mieux les éléments nutritifs. Au final, tout se tient.

    Organisation, achats groupés et coopérations entre voisins

    On l’oublie parfois, mais un bon moyen de réduire le coût des intrants, c’est aussi d’acheter autrement. Là, on parle moins technique agricole que stratégie de ferme.

    • Groupements d’achats : se regrouper à plusieurs agriculteurs pour acheter engrais, semences ou phyto permet souvent de faire baisser les prix. Ce n’est pas la panacée, mais les 5–10 % gagnés s’additionnent au reste.
    • Mutualiser du matériel : une herse étrille, une bineuse, un semoir de semis direct, un broyeur… Ce sont des outils parfois chers à l’unité mais rentables à plusieurs.
    • Échanger des pratiques et des résultats : voir chez le voisin ce qui marche (et ce qui ne marche pas) évite des erreurs coûteuses. Les groupes d’agriculteurs (GIEE, CUMA, GDA, etc.) sont souvent des mines d’or d’idées concrètes.
    • Négocier avec les fournisseurs : quand on connaît précisément ses besoins et ses alternatives, on est en meilleure position pour discuter les prix et les conditions.

    On peut être très bon techniquement, si on achète tout au prix fort, isolé dans son coin, on perd une partie du bénéfice. À l’inverse, un peu de stratégie collective permet parfois de garder la tête hors de l’eau même dans les années difficiles.

    Bio, HVE, bas intrants : trouver son propre curseur

    On met souvent tout dans le même sac : bio, HVE, agriculture de conservation, bas intrants… En réalité, chaque ferme doit trouver son propre équilibre, son propre chemin.

    Passer en bio peut être une solution pour certains, avec réduction massive des intrants de synthèse et meilleur prix de vente, mais ce n’est pas forcément adapté partout. On peut aussi :

    • Raisonner les intrants au plus juste tout en restant en conventionnel.
    • Mettre en place des pratiques d’agriculture de conservation des sols (couvert, travail réduit, rotations diversifiées).
    • Viser une certification HVE pour valoriser les efforts environnementaux.

    L’important, ce n’est pas l’étiquette sur la porte de la ferme, mais la cohérence technique, économique et humaine du système. À quoi bon réduire les intrants si c’est pour travailler deux fois plus, s’épuiser et perdre des nuits de sommeil ? Tout l’art est là : garder la productivité, préserver sa santé, celle de ses sols, et garder un revenu décent.

    Réduire les intrants sans perdre en productivité : une affaire de trajectoire

    Si on devait résumer : on ne passe pas d’un système très consommateur d’intrants à un système sobre du jour au lendemain, sans casse. Ceux qui réussissent ces transitions ont généralement plusieurs points communs :

    • Ils ont commencé par mesurer : coûts, rendements, marges par culture, par atelier.
    • Ils ont testé des changements par étapes : d’abord une parcelle, puis deux, puis l’ensemble de l’assolement.
    • Ils ont accepté de se former et d’échanger : journées techniques, groupes d’agriculteurs, visites d’exploitations.
    • Ils ont gardé un œil sur le compte en banque autant que sur les rendements : parfois, produire un peu moins mais avec beaucoup moins d’intrants, c’est plus rentable au final.

    Le sujet des intrants n’est pas qu’une question de « pour ou contre ». C’est une histoire de contexte, de sol, de climat, de débouchés, de tempérament aussi. Ce qui compte, c’est de reprendre la main : comprendre, choisir, ajuster, plutôt que de subir les prix, les normes et les habitudes.

    On ne pourra pas empêcher les oiseaux de s’envoler au printemps. En revanche, pour l’argent qui s’échappe dans les intrants, là, on a une vraie marge de manœuvre. Et c’est peut-être la meilleure nouvelle de ces dernières années : entre la chimie, le fer et le gasoil, il reste encore beaucoup de place pour l’intelligence agronomique et l’ingéniosité paysanne.

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